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Danse sa part d’une rustique ronde,
Ignore tout, excepté son devoir.
Le beau mérite ! ah ! quelle différence
Pour les façons ! le délicat, le goût,
L’esprit, la voix, le clavecin, la danse,
Hors son devoir, la Belle Iris sait tout.
Quand on sait tout, on est peu curieuse
Du soin rampant de paraître pieuse ;
Bon pour Margot et ceux de son état.
Rustres sans bien, sans honneurs, sans éclat,
À qui toujours il faut en faire accroire,
À qui sans cesse on doit donner un frein ;
Pensez-vous donc que du sein de sa gloire,
Dieu s’abaissant pour vous tendre la main,
Vous conduira dans le séjour divin,
Comme des ducs ou gens de noble classe,
Faits pour orner le céleste lambris ?
Non, non, abus ; ce n’est pas là la place
Des malheureux que le joug du mépris
Tient enchaînés. Que veut-on que Dieu fasse
De tels humains, vile et stupide race,
Dont l’esprit lourd n’a jamais rien appris
Qu’un certain livre au salut fort utile.
Le beau régal pour un Dieu tout-puissant
D’être au milieu d’une troupe imbécile,
Qui ne pourrait, que dans le simple style
D’une âme pure et d’un cœur innocent,
Le célébrer ! Mais les femmes aimables,
Aux airs de Cour, aux teints vifs et fleuris,
L’essaim bruyant des petits Agréables,
Nés dans les Jeux, élevés dans les Ris,