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De l’obtenir dois-je, hélas ! me flatter ?
Le plus flatteur, c’est de le mériter ;
Le mériter, prouve qu’on t’a su plaire,
Te plaire enfin, est un noble salaire,
Pas n’en veux d’autre, et s’il m’est accordé.
Tu me diras, venez, tenez, Vadé.

III

À UN CURÉ

Pasteur zélé pour le salut des autres,
Qui d’un ton gai prêchez le saint devoir,
Dans votre épître il est aisé de voir
Même onction qu’en celle des apôtres.
Aussi mon cœur en sentit le pouvoir,
Depuis ce temps, matin comme le soir,
On me surprend doublant mes patenôtres,
Chantant maint psaume, et cela dans l’espoir
D’être à jamais compté parmi les vôtres.
Bien entendez par cette expression
Le rang heureux des enfants de la grâce
Dont l’esprit pur, franchissant cet espace,
S’élève et plane au séjour de Sion.
C’est là qu’un jour pour prix de tant de veilles,
De tant de soins qu’exige un cher troupeau,
Vous jouirez des célestes merveilles
Dont sont exclus la mitre et le chapeau ;
Notez pourtant que de ceci j’excepte
Maints grands prélats par le ciel inspirés,
Qui de la loi suivant chaque précepte,