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ni l’animal ne peuvent modifier ou créer leur milieu.

L’homme est beaucoup moins soumis aux contingences du milieu physique, et connaît des moyens de le modifier. Il a des vêtements, des habitations, des procédés de chauffage ; la production régulière des vivres est assurée par la culture ; il a supprimé les grands destructeurs et apprend à se défendre contre les infiniment petits. Son intelligence le soustrait ainsi dans une large mesure aux causes naturelles de sélection, mais les dangers auxquels il échappe à l’égard du milieu naturel ne sont rien auprès de ceux du milieu social qu’il se crée. La concurrence avec ses semblables est telle, que chaque individu est directement ou indirectement en compétition sur quelque point avec presque tous les autres, même avec ceux dont il est séparé par l’entière épaisseur du globe. L’existence en société le soumet à une infinité de causes de sélection, plus dangereuses encore pour l’espèce que pour l’individu. Je ne reviendrai pas sur le caractère presque constamment péjoratif des sélections politiques, militaires, religieuses, économiques, ce que j’en ai dit dans mon livre sur les Sélections sociales est suffisant. Je rappellerai que l’assistance et la solidarité, qui paraissent de nature à corriger les effets de la sélection, les corrigent seulement à l’égard de l’individu, mais les aggravent à l’égard de l’espèce, au point de constituer un des pires dangers dont soit menacé l’avenir physique et mental de l’humanité.