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savoir et apprenait à mieux apprécier la valeur comparative des travaux et des chiffres utilisés par lui, il sentait très vivement ses imperfections, et pendant le séjour qu’il fit chez moi il y a un an, il m’en parlait souvent d’une manière qui prouvait combien l’étendue de sa science s’était accrue. Il voulait écrire un second ouvrage, qui aurait remplacé le premier avec l’autorité d’une œuvre magistrale. Ce livre, dont nous avons tant parlé, ne sera jamais écrit.

Woltmann aimait la peinture et connaissait bien les musées d’Italie. Il fut ainsi conduit à utiliser, au point de vue anthropologique, les innombrables portraits que ces musées contiennent. C’est ainsi que, reprenant une idée de notre ami Ujfalvy, il écrivit son livre Die Germanen und die Renaissance in Italien. On lui a reproché d’avoir profité de détails quelquefois douteux, ou de simples germanismes de noms, pour rattacher aux Lombards et aux Goths bien des grands italiens qui n’avaient rien de germanique. Ce reproche est aussi exagéré que le zèle de Woltmann lui-même. Le rôle de la race germanique a été je crois, moindre que ne l’affirme Woltmann, mais bien plus grand qu’on ne le pensait avant lui. La prépondérance de l’élément blond dans le développement splendide de l’Italie n’est plus contestable. Reste un côté de la question qu’il n’a point assez considéré, et que j’ai discuté avec lui sans beaucoup de résultats, car les éléments nous manquaient pour résoudre le problème. Il est bien probable que parmi ces dolichocéphales blonds, il devait y en avoir de non germaniques, antérieurs aux invasions, et, d’autre part, il est probable aussi qu’au Moyen-Age, cet élément dolichocéphale blond devait représenter en Italie une bien plus forte proportion de la population