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sent des êtres bien doués eux-mêmes, et si ces unions assorties étaient assez nombreuses pour que leurs produits ne fussent pas absorbés dans la masse, la sélection sociale donnerait bientôt une prépondérance numérique croissante aux natures d’élite qui ne sont aujourd’hui que des exceptions ».

Nous sommes en plein sur le terrain du sélectionnisme compris à la manière anglaise. On croirait lire du Galton. Broca toutefois n’est pas aussi révolutionnaire que le neveu de Darwin. La solution qu’il propose est bien plus mesquine, disons franchement latine : « Supposez que les positions ne se donnent qu’au mérite, constaté par des jurys compétents. Pratiquez la sélection par concours, non seulement à l’entrée mais encore aux principales étapes de chaque carrière, et par cette seule réglementation vous obtiendrez des résultats considérables... Le jour où l’homme intelligent et laborieux sera certain d’obtenir une position proportionnelle à son mérite, et d’y parvenir assez tôt pour pouvoir élever convenablement sa famille, il ne sera plus tenté de faire passer, dans le choix de sa compagne, la considération de la fortune avant celle de la personne, ... il échappera à cette préoccupation fâcheuse qui dans les sociétés où rien ne peut remplacer la fortune porte les familles aisées à limiter le nombre de leurs enfants... Il suffirait donc de perfectionner le mode de nomination aux emplois pour que l’obstacle opposé à la sélection conjugale par l’inévitable inégalité des fortunes fût notablement atténué, et pour que cette solution devint un agent efficace du perfectionnement de la race ».

Il faudrait bien d’autres choses pour arriver à des résultats importants, et le succès total est peut-être subor-