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res et urbaines par le mélange ne tient pas debout. L’indice de ces classes et de la plupart des villes importantes est en effet très inférieur à la moyenne des régions ambiantes, et même à la moyenne générale de la France, de l’Allemagne. Il en est ainsi même en tenant lieu de la différence numérique de population des départements, et de la valeur différente de leurs immigrations dans la ville. Pour obtenir l’indice vrai de la France, il faut, comme je l’ai fait, multiplier chaque indice départemental par le cent mille habitants du département, additionner les produits et diviser, non par le chiffre de la population totale, mais par la somme de ceux des cent mille introduits dans le calcul. Cet indice est 83.1, c’est celui vers lequel le mélange ferait converger les populations, si un brassage complet rendait la répartition homogène. Les indices urbains, ceux des classes sélectionnées sont inférieurs, et dus par suite à la sélection et non au mélange. Pour tout calculateur soigneux la question est vidée depuis quinze ans, et les phénomènes qui firent l’objet de la discussion sont bien dus à la sélection sociale.

C’est ce dont les deux adversaires ne se doutaient pas. J’ai dit quelle était l’opinion de Durand. Broca pensait que la plus grande proportion de dolichocéphalie, de hautes tailles et de colorations claires signalées par Durand dans les classes urbaines et supérieures provenait des invasions germaniques. C’était un reste de la vieille illusion qui rattachait la noblesse à la conquête franque. Les pièces d’archives et les témoignages historiques établissent que les conquérants, en nombre très faible, se fixèrent presque tous dans les campagnes, où on leur concéda des terres, que la noblesse du haut Moyen-Age, malgré les noms germaniques à la mode, était surtout gallo-romaine, et qu’après