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trois siècles à l’épreuve possède des chances de durée d’autant plus grandes qu’elle a dépassé davantage cette période de temps. C’est un point sur lequel on paraît d’accord. Au delà d’une certaine limite, la résistance devient presque indéfinie. La plus ancienne famille noble du Poitou est la famille Frottier, qui a plus de mille ans de filiation contrôlée. Il n’en subsiste plus que la branche de la Messelière, les autres étant tombées en quenouille. Cette branche est en ce moment représentée par une dizaine de mâles adultes, les uns officiers, sortis des Ecoles militaires, les autres pourvus de diplômes de docteur. Bref tous sains, et pourvus d’une intelligence bien au-dessus de la moyenne. Cette famille qui n’a jamais quitté le pays, présente cette particularité rare de n’avoir eu ni périodes d’éclat, ni périodes d’abaissement, et j’exposerai peut-être dans une monographie son histoire d’un haut intérêt sociologique. Les branches disparues sans descendance mâle ne sont pas éteintes pour cela, elles ont laissé des descendants par les femmes, et j’en suis un moi-même.

Beaucoup de familles qui paraissent avoir disparu se continuent ainsi par les femmes, et Jacoby a été vertement relevé du péché d’ignorance par Naegeli, pour avoir regardé comme stériles des personnages à postérité seulement féminine. Jacoby a d’ailleurs commis, par excès de zèle pour sa thèse, quelques douzaines d’autres importantes erreurs généalogiques, relevées par le même Naegeli (Janus, 1905, 122-136). Il est même très prudent de n’utiliser Jacoby que s’il est d’accord avec Naegeli.

Les généalogistes de l’école d’Ottokar Lorenz ont attiré l’attention sur les éclipses qui font disparaître une famille du domaine de l’histoire, sans qu’elle cesse d’avoir cepen-