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leuses, devant qque monstrueux cocktail à double paille et qque sourire sanglant. — J'œuvre des dessins drôles, à l'aide de crayons de couleur sur du papier gros grain — et note des pages pour quelque chose — je ne sais trop quoi. Savez-vous que je ne sais plus où j'en suis : vous me parliez d'une action scénique (les caractères — rappelez-vous — vous les précisiez) — puis des dessins sur bois pour des poèmes vôtre — serait-ce retardé ? — Excusez-moi de mal comprendre votre dernière lettre sybilline : qu'exigez-vous de moi — mon cher ami ? — L'UMOUR — mon cher ami André... ce n'est pas mince. Il ne s'agit pas d'un néo-naturalisme quelconque — Voudrez-vous, quand vous pourrez — m'éclairer un peu davantage ? — Je crois me souvenir que, d'accord, nous avions résolu de laisser le MONDE dans une demi-ignorance étonnée jusqu'à quelque manifestation satisfaisante et peut-être scandaleuse. Toutefois, et naturellement, je m'en rapporte à vous pour préparer les voies de ce Dieu décevant, ricaneur un peu, et terrible en tous cas — Comme ce sera drôle, voyez-vous, si ce vrai ESPRIT NOUVEAU se déchaîne !

J'ai reçu votre lettre en multiples découpures collées, qui m'a empli de contentement — C'est très beau, mais il y manque qqu'extrait d'indicateur de chemin de fer, ne croyez-vous pas ! ... Apollinaire a fait beaucoup pour nous, et n'est certes pas mort ; il a, d'ailleurs, bien fait de s'arrêter à temps — C'est déjà dit, mais il faut répéter : IL MARQUE UNE EPOQUE. Les belles choses que nous allons pouvoir faire, MAINTENANT !