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pareil, à tirer sur leur général, seul et désarmé, et que les autorités municipales de Montmartre, ainsi que ce fameux Comité dont on nous parlait à chaque instant, ne parurent ni au Château-Rouge, ni à la maison de la rue des Rosiers, et ne firent dans la journée aucun effort visible pour sauver les apparences.

“ Signé : Capitaine Beugnot,
“ Officier d’ordonnance du ministre de la guerre.

“ Versailles, 23 mars 1871. ”

Ce récit est une preuve évidente que l’exécution des généraux Clément Thomas et Lecomte fut la conséquence de l’irritation populaire, de l’exaspération de la foule affolée qui accusait : le premier d’être venu l’espionner, lever le plan des barricades afin de la faire massacrer, et le second d’avoir donné quatre fois l’ordre de tirer sur le peuple. Ce document constate aussi que les officiers et un grand nombre de gardes nationaux ont fait tout leur possible pour sauver les deux malheureux généraux. Leur mort ne peut donc être attribuée qu’à l’exaspération populaire, et il serait souverainement injuste d’en rendre responsable le Comité Central.