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être l’ordre d’élargissement de tous les prisonniers, y compris les malheureux généraux. Il ajoute que les nombreuses courses qu’il a dû faire pour obtenir cet ordre du Comité lui ont fait perdre du temps, et qu’il n’a pu arriver qu’après le crime accompli.

" On nous réintègre dans le pavillon du Château-Rouge, et on nous dit d’attendre, toujours gardés à vue par des gardes nationaux, la décision de ce comité invisible.

" À sept heures, enfin, le lieutenant Meyer revient avec un ordre émanant du Comité : c’est un mandat d’amener lancé contre moi, avec ordre de comparution immédiate devant le Comité central. Était-ce un nouvel arrêt de mort ou une lueur d’espérance ? Je l’ignorais parfaitement. Mais, après les émotions de cette terrible journée, je n’avais plus rien à apprendre, et je me laissai mener dans une maison située rue de Clignancourt, près du Château-Rouge, où mon sort définitif devait se régler.

" À l’entresol de cette maison, je trouvai deux chambres converties en bureaux où deux hommes écrivaient, puis une dernière pièce fort étroite où je fus mis en présence d’un chef de bataillon de la garde nationale nommé Jaclard, qui me sembla embarrassé dans ses questions et peu ferré sur son mandat. Il se contenta de me demander le récit de la journée, et parut attacher beaucoup d’importance à mes paroles, qu’il fit en partie consigner par écrit. À