Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vis bien clairement alors que ce comité n’existait pas, ou bien ne voulait pas s’occuper de nous ; et j’en conclus que nous étions bel et bien perdus, que nous allions ajouter un deuxième acte à la tragédie du général Bréa et de son aide de camp, lâchement assassinés le 24 juin 1848, à la barrière Fontainebleau.

“ Nous descendîmes ; c’est alors que je vis pour la première fois le général Lecomte, qui avait été gardé au secret dans une chambre séparée ; il avait l’air calme et résolu. Nous le saluâmes, et les officiers de la garde nationale en firent autant ; mais les hommes qui faisaient la haie nous injurièrent en nous menaçant d’une fin prochaine. Je n’y étais pour ma part que trop préparé.

“ Nous arrivons au haut de la butte, où l’on nous fait entrer dans une petite maison située rue des Rosiers : j’ai remarqué le nom de cette rue. Cette maison est composée d’une porte cochère, d’une cour découverte, d’un rez-de-chaussée et de deux étages.

“ On nous bouscule dans une salle étroite et obscure au rez-de-chaussée, et un vieux décoré de juillet à la barbe blanche nous dit que le comité va statuer sur notre sort. Le général Lecomte demande à voir immédiatement le comité, répétant maintes fois que nous sommes arrêtés depuis le matin sans raison et sans jugement. On lui répond qu’on va le chercher. Le capitaine Mayer, qui nous avait protégés contre