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chambre où je trouvai un capitaine du 79e bataillon de la garde nationale, qui me reçut, je dois le dire, de la manière la plus courtoise, sans vouloir cependant me dire au nom de qui il me faisait comparaître devant lui, et surtout de quel droit on m’avait arrêté. Il se contenta seulement d’une manière évasive, mais toujours très-polie, de me dire que son parti avait besoin de garanties pour la journée, et que nous étions des otages ; le grand mot était lâché, et toutes les représailles devenaient possibles contre moi.

“ Je demandai son nom à ce capitaine : il me dit se nommer M. Mayer, être journaliste, avoir un fils au service et prisonnier des Prussiens, être toujours, ajoutait-il, prêt à adoucir autant qu’il le pourrait les rigueurs de ma position. Il m’annonça aussi que le général Lecomte avait été fait prisonnier par une foule furieuse qui s’était jetée sur lui, que ses troupes l’avaient abandonné, et que seul, un jeune capitaine du 18e bataillon de marche de chasseurs à pied, M. Franck, avait voulu l’accompagner, cherchant à le dégager jusqu’au dernier moment. Je m’aperçus, en effet, de la présence du capitaine Franck, que j’avais d’abord pris pour un officier de la garde nationale.

“ Nous étions gardés à vue par deux gardes nationaux armés, et nous ne pouvions avoir aucune communication avec le général Lecomte. Sur ces entre-