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La troupe par son attitude bienveillante et fraternelle avait assuré le triomphe de la Révolution et évité l’effusion du sang. Quelques conflits regrettables, provoqués par des officiers supérieurs, avaient cependant coûté la vie à sept ou huit personnes. C’était certes un grand malheur. Mais on doit néanmoins se féliciter que la provocation insensée de M. Thiers et de ses collègues du gouvernement n’ait pas causé de plus grands malheurs ce jour-là et fait verser des flots de sang.

Durant toute la journée de nombreux ouvriers volontaires ont été occupés à fortifier les Buttes Montmartre, à creuser plus profondément les tranchées, à solidifier les redoutes.

De nombreuses barricades ont été élevées dans les faubourgs, et surtout à Montmartre.

Des citoyens, protégés par une haie de gardes nationaux, élèvent une forte barricade au haut de la rue des Martyrs, aux angles des boulevards Rochechouart et de Clichy. Cette barricade est ensuite armée d’un canon placé de façon à balayer la rue des Martyrs.

La rue Germain Pilon est aussi barricadée et défendue par une pièce de canon. Le carrefour formé par la rencontre des rues Lepic, des Abbesses, et des Dames est aussi défendu par une énorme barricade garnie de quatre pièces d’artillerie, balayant la rue Lepic et la Place Blanche. Cette dernière