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Sedan, de Metz et de la Défense nationale. Les ouvriers républicains-socialistes de la capitale étaient exterminés en masse, ou emprisonnés en attendant leur déportation à la Nouvelle Calédonie, leur condamnation à mort ou aux travaux forcés. Vieillards, femmes, enfants étaient compris dans cette œuvre de destruction sanglante et d’extermination générale. La bourgeoisie victorieuse est sans pitié ni miséricorde. Elle a juré de détruire à tout jamais le prolétariat révolutionnaire et socialiste, de le noyer dans son sang. Jamais occasion plus belle ne s’est présentée à elle. Aussi avec quelle joie féroce elle en profite, avec quelle jouissance ardente elle égorge ses ennemis. Elle a massacré quarante mille hommes dans six jours, elle en a emprisonné autant, et l’œuvre de réaction abominable n’est pas terminée. Elle traque et poursuit avec une férocité jalouse tous les partisans de la Commune sans distinction d’âge et de sexe : dix mille femmes et enfants ont été tués et autant emprisonnés. Elle dépeuple Paris, tue à tout jamais le commerce et l’industrie ; mais peu lui importe pourvu que ce qu’elle appelle l’ordre soit rétabli ; pourvu qu’elle règne et gouverne, fut-ce sur des cadavres et sur une ville morte.

Elle est contente, heureuse et fière ; elle respire, digère et jouit maintenant qu’elle se croit assurée d’avoir arrêté le progrès, étouffé toutes les réformes dans le sang, assuré le règne de la misère, du