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rendre leurs armes ni aux Versaillais, ni aux Prussiens, ils les ont brisées et jetées en passant dans le fossé.

Ils arrivent bientôt sans armes dans le village de Romainville, en avant des avant-postes prussiens. Ces derniers, debout l’arme au bras derrière leurs barricades, leur empêchèrent de les franchir.

Deux Francs-maçons en tenue, ayant leur grand cordon en écharpe, leurs insignes et leurs décorations, s’avancent près de nous, nous font signe, et nous invitent de les suivre, en nous disant qu’ils pouvaient nous sauver ainsi que quelques-uns de nos frères d’armes. Ils nous conduisirent en effet dans une maison voisine où ils nous offrirent l’hospitalité, ainsi qu’à plusieurs de nos amis d’infortune. Un certain nombre de gardes nationaux se constituèrent prisonniers des Prussiens, et furent conduits au fort de Noisy-le-Sec ; d’autres, habillés en bourgeois, ou qui arrachèrent les bandes rouges de leurs pantalons et endossèrent une blouse ou un habit civil, restèrent chez les habitants ou gagnèrent la campagne ; beaucoup se rendirent à Vincennes par la zone neutre le long des fortifications.

Les Versaillais, dès que les gardes nationaux eurent franchi la porte de Romainville, s’emparèrent des dernières barricades et des bastions 19 et 20, et firent sur les derniers défenseurs de la Commune un feu très-vif, sans respect pour le territoire neutralisé. Leurs balles et leurs obus tombèrent en grande