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par les rues des Prés Saint-Gervais, de Romainville, de Négro, Paris-Belleville et de Borrégo, et les barricades construites aux jonctions de ces quatre dernières rues et de la rue Haxo sont attaquées et prises par les Versaillais après de vifs combats ; un grand nombre de leurs défenseurs sont massacrés ; 2 000 prisonniers tombent au pouvoir de l’ennemi, qui est maître de la rue Haxo et qui s’avance toujours comme une mer de fer et de feu.

Les barricades de la place des Trois Communes à gauche ; celles situées aux angles des rues des Bois, Haxo et du boulevard Serrurier à droite, sont les seules qui tiennent encore. Elles sont bientôt attaquées à leur tour ; 1 500 gardes nationaux, les derniers qui restent debout, les défendent. Mais il leur est impossible de résister plus longtemps ; ils ont devant eux une armée de 120 mille hommes, dont 60 mille ont pris part à l’attaque de Belleville. Ils vont être pris et massacrés jusqu’au dernier : les Versaillais ne font pas de quartier. Il ne leur reste qu’une ressource pour se soustraire à une morte certaine : c’est de franchir les fortifications et de se réfugier sur la zone neutre. C’est ce qui est décidé et exécuté. Le pont-levis de la porte de Romainville est baissé, les drapeaux qui flottaient encore aux bastions 19 et 20 sont enlevés, et les derniers défenseurs de la Commune traversent le fossé des remparts sur le pont-levis. Comme ils ne voulaient