plus incompréhensible, de plus inexplicable pour nous, c’est qu’au milieu de ces désastres le bombardement continuait très-inutilement.
Pendant que ces immenses désastres s’accomplissaient, que Paris brûlait, d’épouvantables scènes de carnage avaient lieu au cimetière du Père Lachaise, aux Buttes Chaumont, sur le boulevard Puebla, à la mairie et dans les rues de Belleville. De terribles fusillades, d’effroyables feux de pelotons auxquels se mêlaient les crépitements des mitrailleuses, nous apprenaient que le massacre de nos malheureux compagnons faits prisonniers avait lieu sur une grande échelle. Nous étions profondément indigné et navré chaque fois que nous entendions ces décharges sinistres, qui retentissaient si douloureusement à nos oreilles et si profondément dans notre cœur ; nous redoublions d’activité et de vigilance pour que nos positions ne soient pas tournées ou forcées, et que les derniers défenseurs de la Commune ne tombent pas dans les mains des brigands qui les auraient impitoyablement massacrés.
Le jour, que nous n’espérions plus revoir, parut enfin ; dès l’aube le combat augmenta encore d’intensité, de nouvelles batteries établies pendant la nuit nous envoyèrent d’autres projectiles, la fusillade se rapprocha ; une marée montante de plomb et de feu s’avançait sur nous. On entendait un immense bruit de fer, le rugissement d’une vague métallique