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fut tout-à-fait compromise et il ne restait plus aucun espoir. Il était en effet de toute impossibilité de résister longtemps dans des positions dont les Buttes Chaumont, le Père Lachaise et le boulevard Puebla étaient les points de défenses stratégiques ; et, malgré tous les efforts, après la perte de ces positions, l’aile gauche du premier corps ennemi s’était avancée en avant du bastion 22, dont l’approche était défendue par une énorme barricade armée de canons et garantie par la batterie de la butte en face du bastion 21 ; l’aile droite du corps de réserve de Vinoy, commandée par le général Lamariouse, s’était aussi emparée de plusieurs barricades situées sur le chemin des remparts entre la porte de Vincennes et celle de Bagnolet, que leurs défenseurs avaient abandonnées depuis la perte du cimetière du Père Lachaise, craignant d’être tournés, cernés et massacrés. La porte de Bagnolet était elle-même tombée au pouvoir de l’ennemi.

Le 27 mai au soir, les défenseurs de la Commune étaient donc enfermés dans une espèce de segment de cercle n’ayant que quelques centaines de mètres de hauteur, et pour corde l’espace compris entre les bastions 15 et 21. Ainsi adossés aux fortifications, ils étaient garantis : à droite par une forte barricade construite au bastion 21, et par la place des Fêtes fortement barricadée et héroïquement défendue ; à gauche par les barricades de la place des Trois