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L’autre, de deux pièces de 24, s’élevait sur la petite esplanade qui se trouve devant la chapelle de Morny, et était destinée à répondre aux canons de Montmartre. Les troupes de Versailles furent accueillies par une vive canonnade, une fusillade bien nourrie, et éprouvèrent une résistance énergique.

Les soldats versaillais s’élancent à l’assaut des grandes terrasses dominant le boulevard extérieur. S’étant abrités derrière les tombes, les défenseurs de la Commune font un feu très-nourri sur les assaillants, qui sont repoussés et obligés d’attendre des renforts d’artillerie, qui leur sont envoyés de la Bastille. Dès que les nouvelles pièces sont en batteries elles canonnent la grande porte du cimetière et l’enfoncent. Il y avait derrière une énorme barricade défendue par des pièces de 12, mais elle est enlevée avant que ses défenseurs, peu exercés au maniement du canon, aient eu le temps de tirer. Les soldats assiégeants s’élancent aussitôt par la brèche, tandis que d’autres colonnes gravissent les pentes escarpées du côté de Charonne et du nord.

Pendant plus d’une demi-heure il y eut dans cet asile des morts un combat terrible. Les assiégés, envahis de toute part, battaient en retraite, s’abritant derrière les monuments funèbres en tiraillant, pendant que les troupes régulières s’avançaient par les avenues, gagnant le plus rapidement possible les hauteurs du cimetière, où se trouvaient établies les