Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/419

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans une position assez avantageuse et assez élevée pour dominer la route des remparts depuis le bastion numéro 10 jusqu’à celui numéro 18. Il fallait la défendre à l’aide d’une suite de barricades, qui pouvaient être successivement enlevées et livrer passage à l’ennemi ; il suffisait même que les plus rapprochées de la porte de Vincennes faiblissent et soient prises pour entraîner la perte des autres.

Voici ce qui arriva : La brigade Lamariouse s’avança le long des fortifications ; mais, au moment où elle se montra à découvert, la barricade de la porte de Montreuil l’accueillit par une forte canonnade et une vive fusillade ; ce chaleureux début arrêta la marche en avant de l’aile droite de cette brigade. Pendant que les troupes sous les ordres du général Derroja restent en réserve sur le Cours de Vincennes, celles de la brigade Bernard de Seigneurens s’avancent par la rue de Puebla et s’emparent de ses nombreuses barricades après une lutte terrible.

Un bataillon du premier régiment d’infanterie de marine, soutenu par deux bataillons de sa brigade et un régiment de la division Faron, attaquent le cimetière du Père Lachaise, qui avait été fortifié dès le 24 mai, et dans lequel deux batteries principales avaient été établies. L’une, composée de six pièces de 7 et d’une mitrailleuse, était établie sur la plateforme de la chapelle du cimetière, et commandait la rue de la Roquette et tout le côté de la Bastille.