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massacreurs-assassins se transformèrent en boucaniers. Ils placèrent d’énormes grilles de distance en distance sur les vertes pelouses, au milieu des bosquets de roses, allumèrent des feux de coke et de houille, et ces démons de l’assassinat firent calciner leurs victimes. Ils eurent le soin de fermer les grilles du parc et de s’isoler pour accomplir leur infernale besogne. Ces scélérats n’osaient affronter les regards du public. Ils espéraient faire disparaître jusqu’aux traces de leur crime en brûlant les cadavres, mais une odeur acre de chair calcinée, la fumée épaisse et infecte qui s’élevait de toute part sur les buttes, trahirent ces calcineurs de chair humaine, qui, après avoir égorgé leurs concitoyens, réduisirent leurs restes en cendres. Dans la nuit du dimanche au lundi, ces affreux incendiaires ont brûlé plus de mille cadavres de gardes nationaux, au moyen du pétrole. La Liberté conseille d’employer la chaux vive, afin de réduire en poussière les restes des défenseurs de Paris, et d’empêcher les révolutionnaires de l’avenir d’honorer leurs ossements. Ces misérables veulent étouffer tous les bons sentiments, jusqu’à la vénération pour les morts. Quels infâmes ! Mais laissons les restes des martyrs aux mains des bourreaux infernaux, et continuons le récit de la bataille.

En arrêtant le mouvement tournant de la gauche du général Ladmirault le long du chemin des rem-