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Lafayette, dont l’ennemi s’était emparé, des boulevards Ney et Macdonald, de la gare des marchandises du Chemin de fer du Nord et de Montmartre. De toutes ces positions les Versaillais ont bombardé les gardes nationaux occupant le triangle compris entre les rues de Flandre et d’Allemagne, dont le rond point de la Rotonde est le sommet et les bastions 27 et 28 la base. Les abattoirs, les docks et les entrepôts, comme nous l’avons dit, ont été réduits en cendres par les assiégeants ; on estime les pertes à plus de vingt millions. Deux mois après les décombres fumaient encore lorsqu’on les déblayait.

Le 27 mai, à six heures, les brigades Dumont et Abbatucci parvinrent aux pieds des buttes, où elles se rangèrent en demi-cercle ; la charge fut sonnée et les troupes s’élancèrent à l’assaut, s’emparèrent des buttes et des positions environnantes ; et, comme toujours, les vainqueurs féroces se rendirent coupables des plus cruelles exécutions et firent un massacre épouvantable des soldats de la Commune, dont ils n’épargnèrent pas un seul. Le parc fut couvert de cadavres. C’était un spectacle si horrible et si révoltant que les habitants des environs disaient tout haut qu’ils se vengeraient des soldats-assassins. Plus tard ces derniers ont été obligés de brûler les cadavres des gardes nationaux, massacrés en si grande quantité dans le parc qu’ils menaçaient de l’empester en se putréfiant. Après l’œuvre de carnage, les