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bientôt la rue des Lilas, dans laquelle ils éclatèrent avec un fracas épouvantable, démolissant et incendiant les maisons, dont les habitants affolés de terreur se sauvaient en toute hâte.

Le feu de ces nouvelles batteries fut pour nous une preuve certaine que le mouvement tournant contre nos positions et l’attaque par derrière des quartiers de Ménilmontant et de Belleville, allaient commencer. Nous prîmes immédiatement nos dispositions en conséquence. Nos batteries de position établies sur les buttes en avant de la rue des Lilas et sur la place des Prés Saint-Gervais ouvrirent aussitôt un feu nourri sur les positions occupées par l’ennemi sur les bords du canal de l’Ourcq et du Bassin de la Villette, qu’elles dominaient ; la grêle de projectiles qu’elles firent pleuvoir sur les nouvelles batteries de Versailles éteignit bientôt ces dernières, qui cessèrent de tirer sur les hauteurs de Belleville.

En même temps que les batteries des assiégeants avaient ouvert leur feu contre les positions des portes de Romainville et des Prés Saint-Gervais, l’aile gauche de la division Ladmirault, commandée par le général Pradié, s’avançait en suivant la ligne des fortifications et en s’abritant derrière le chemin de fer des abattoirs de la Villette. Mais nous avions prévu cette manœuvre, et au moment où la colonne du général Pradié franchit le canal de l’Ourcq, elle est accueillie par une vive canonnade, et les obus de