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étaient plus rouge-blanc, plus incandescents que les fournaises les plus ardentes, la lumière électrique eut pâli à côté d’eux ; quelques-uns avaient au centre comme un noyau encore beaucoup plus ardent que le reste, qui se dessinait d’un brillant impossible à décrire sur la fournaise ardente qui l’entourait ; et, de temps en temps, une immense explosion se faisait entendre, des gerbes immenses de flammes, de globes enflammés, d’étincelles, s’élevaient jusqu’au ciel, perçant les nuages, bien plus haut encore que les autres flammes des incendies ; c’étaient d’immenses bouquets de feux d’artifices. Nous n’avons jamais rien vu d’un sublime aussi terrifiant. Et pendant que nous regardions, étonné et terrifié, ce spectacle grandiose et effrayant, les batteries des troupes de Versailles, dont nous apercevions les éclairs sinistres, et dont nous entendions les détonations effrayantes, lançaient des bombes et des obus, dont nous suivions de l’œil les courbes enflammées ; ces globes et ces cylindres de feu traçaient leurs sillons dans la nuit. Leurs lignes incandescentes se croisaient en tous sens au dessus de Paris en feu. C’était magique, sublime et terrible. On aurait cru assister dans quelque monde de feu à une épouvantable scène de pyrotechnie, au jeu fulgurant de géants invisibles, jonglant avec des globes flamboyants. Les incendies surgissaient sous les bombes et sous les obus comme par enchantement. Ils brillaient faibles d’abord là, où avait