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emparés, et qui vomissaient partout le fer, le feu, et la mort. Ces féroces envahisseurs massacraient en masse et versaient le sang à flot.

Dans les mairies réoccupées par les anciens maires, ces derniers ont installé des cours martiales, qui fonctionnent en permanence ; des officiers siègent entourés de gardes nationaux défenseurs de l’ordre, et envoient à la mort tous les malheureux suspects qui leur sont amenés. Le massacre et la terreur sont systématiquement organisés partout, sur une grande échelle. Le sang coule à flot. Tous les gardes nationaux qui ont combattu pour la Commune sont fusillés. Les soldats pénètrent dans les maisons et massacrent tout. Les femmes et les enfants ne sont pas épargnés.

La caserne de la place Lobau, le Châtelet, sont transformés en sanglants abattoirs, où des milliers de victimes sont sacrifiées à la soif sanglante des tigres versaillais. Dans ces antres du crime, de misérables officiers, transformés en bourreaux, envoient au supplice sans même les entendre les malheureuses victimes que les bachibouzoucks versaillais, ivres de vin et de sang, ont fait prisonniers ; personne ne trouve grâce devant ces pourvoyeurs de la fusillade : hommes, femmes, enfants, tous sont envoyés impitoyablement à la mort ; le sang ruisselle à flot ; les exécuteurs n’avancent pas assez au gré des sinistres assassins à galons d’or. À la fin de la journée le