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Après avoir assassiné le fils, les bourreaux de Versailles avaient arrêté le père, vieillard fort respectable, qui ne s’occupe pas de politique. À force de démarches, ce père infortuné fut enfin mis en liberté et obtint que le corps de son fils lui fut rendu. Il le fit exhumer du jardin du Luxembourg, où il avait été enterré.

Dans la même journée du 24, l’armée de Versailles s’empare encore de la Banque, de la Bourse, du Conservatoire de Musique, du Comptoir d’Escompte, de la porte Saint-Denis, du square Montholon, de Saint-Vincent de Paul, des gares du Nord et de Strasbourg. À neuf heures du soir l’Hôtel-de-Ville tombe aux mains de l’ennemi. Mais il est tout en feu ; les bombes et les obus de Versailles, qui pleuvent dessus depuis trois jours, l’ont embrasé ; une canonnière embossée au quai de Grève l’a littéralement criblé d’obus. Les Versaillais, après avoir bombardé Paris à outrance, criblé ses monuments de boulets et d’obus, et les avoir incendiés, ont poussé l’infamie, avec les journaux calomniateurs infâmes qui leur servent d’organes, jusqu’à accuser leurs victimes d’être les auteurs de tous les épouvantables sinistres dont ils se sont rendus coupables. Ce n’était pas assez d’allumer partout d’immenses incendies avec leur formidable artillerie, à l’aide des batteries, nombreuses et puissantes, qu’ils avaient installées sur toutes les positions dont ils s’étaient