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honteusement livrés aux Prussiens conformément au traité de paix, et c’était avec non moins de douleur et de désespoir qu’ils avaient assisté au navrant spectacle de nos soldats et de nos gardes mobiles faisant leur rentrée dans la capitale désarmés et la tête basse.

En présence de ces malheurs et de ces hontes, les gardes nationaux serraient convulsivement leurs armes, ils se promettaient bien de ne jamais s’en séparer, et de ne pas oublier non plus quels étaient les incapables et les lâches auxquels ils devaient tous ces maux.

La garde nationale non-seulement avait conservé ses fusils, mais encore ses canons, qu’elle avait acheté pour la plupart avec les produits des souscriptions organisées dans son sein.

Un grand nombre de ces derniers, qui garnissaient et défendaient les remparts, avaient été démontés et jetés au bas de leurs affûts, ainsi que l’exigeaient les préliminaires de la paix, d’autres étaient réunis dans des parcs d’artillerie. Tous étaient abandonnés presque sans garde depuis l’entrée des Prussiens dans la capitale.

Inspirés par un sentiment de conservation, et par un amour bien naturel pour ces armes, sur lesquelles ils avaient compté pour se défendre contre l’étranger, les gardes nationaux recueillirent avec soin les canons si négligemment abandonnés par la pré-