Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/399

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Montparnasse, à l’angle de la rue Vavin, le général Levassor-Sorval pousse ses têtes d’attaque jusqu’aux abords du Luxembourg.

Pendant la nuit du 23 au 24, que nous avons passé à l’Imprimerie nationale, occupé à surveiller la publication de l’Officiel, nous avons subi un véritable bombardement des batteries versaillaises ; celles de Montmartre surtout tiraient à toute volée sur le quartier du Temple et sur l’Hôtel-de-Ville. Plusieurs obus sont tombés sur l’Imprimerie nationale et dans les cours. En nous rendant à l’Hôtel-de-Ville le matin, nous avons été obligé de nous coucher par terre ou de nous cacher derrière des barricades pour éviter les éclats d’obus tombés près de nous. L’Hôtel-de-Ville et la place de Grève étaient atteints par de nombreux projectiles.

Les citoyens Eudes et Arnaud étaient seuls au Comité de salut public, où nous nous rendîmes. Ils nous apprirent que la place Vendôme avait été prise à deux heures du matin, que les Tuileries et le Palais Royal, incendiés par les bombes versaillaises, venaient de tomber entre les mains de l’ennemi. L’attaque furieuse continuait, et de nouveaux incendies éclataient rue de Rivoli. Bientôt toutes les batteries versaillaises bombardent l’Hôtel-de-Ville ; un feu terrible est ouvert sur les barricades qui l’entourent. Leurs défenseurs résistent avec courage. Le théâtre Lyrique et celui du Châtelet prennent