Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous verrons bientôt que cet appel avait été entendu et compris par la garde nationale et par l’armée, et que le Comité Central de la Fédération républicaine de la garde nationale possédait leurs sympathies et leur confiance.

Depuis les préliminaires de la paix, l’armée et la garde mobile avaient été désarmées par les Prussiens, moins une division comprenant un effectif de 12 mille hommes, qui fut ensuite porté à 40 mille, d’accord avec les Prussiens, après les demandes pressantes du gouvernement de Versailles. Cette réserve armée était composée en grande partie d’anciens gendarmes, de gardiens de Paris, auxquels étaient joints quelques régiments de ligne. Ces troupes, selon les conditions imposées par l’ennemi, devaient être spécialement affectées au maintien de l’ordre dans Paris.

À côté des 40 000 hommes de troupes régulières les gardes nationaux avaient aussi obtenu le privilège de conserver leurs armes. Une des plus grandes humiliations et un des plus pénibles supplices qui leur avaient été alors imposés, ce fut le spectacle si triste de la livraison des armes de l’armée régulière à l’ennemi. C’était avec des larmes dans les yeux, des imprécations et des soupirs d’indignation, que les gardes nationaux de Paris avaient vu défiler devant eux les 1 800 superbes canons, les mitrailleuses, et les 200 000 chassepots de l’armée régulière, lorsqu’ils furent