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Gambon d’aller de suite visiter les points menacés et d’assurer leur défense. Il partit immédiatement pour Passy et Auteuil. Nous avons beaucoup regretté de ne pouvoir l’accompagner, mais malheureusement nos occupations nous retenaient toute la nuit au Journal Officiel, dont la rédaction et la direction nous étaient confiées.

Toute la nuit les bombes et les obus des Versaillais, établis au Trocadéro et à l’Arc de Triomphe, tombèrent sur les bureaux de l’Officiel, situés quai Voltaire. Un obus enfonça la porte.

Le lendemain matin, à quatre heures, nous aperçûmes des gardes nationaux en grand nombre qui traversaient le pont Royal. Étonné de ce mouvement nous leur en demandâmes l’explication, et ils nous répondirent que les Versaillais avaient forcé les portes du Point du jour et de Saint-Cloud, qu’ils avaient débordé à leur gauche du côté de la Muette, à leur droite du côté de Vaugirard ; qu’ils avaient franchi la Seine sur le pont de Grenelle et qu’ils envahissaient toute la rive gauche, et la rive droite probablement jusqu’au Trocadéro et à l’Arc de Triomphe de l’Étoile. Ces gardes nationaux ajoutèrent qu’il y avait bientôt deux mois qu’ils se battaient aux postes avancés, et qu’ils allaient défendre leurs quartiers. Nous comprîmes alors que les recommandations que nous avions faites si souvent depuis huit jours, et que nous avions encore re-