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disant qu’il n’avait pas de craintes sérieuses, que les Versaillais seraient repoussés. Cette communication produisit une profonde impression dans la Commune, et sembla émouvoir beaucoup les membres du Comité de salut public présents ; le délégué à la guerre, le citoyen Delescluze, parut anxieux.

Quant à nous, nous étions dans la plus grande inquiétude ; nous savions que les défenses en dedans des portes du Point du jour et de Saint-Cloud n’étaient ni armées, ni gardées, ni défendues ; qu’il suffisait à l’ennemi d’un coup de main pour s’en emparer et envahir Paris jusqu’au Trocadéro et à l’Arc de Triomphe, etc.

Le soir, après la séance de la Commune, nous nous rendîmes au ministère de la guerre, accompagné du citoyen Gambon, afin de recommander l’exécution des mesures de défense qui selon nous pouvaient seules conjurer le danger imminent qui menaçait la place de Paris. Nous rencontrâmes d’abord le citoyen Cluseret, auquel nous soumîmes le plan de défense, que nous avions tracé sur une carte stratégique de Paris. Ce général, qui avait lui-même recommandé ces moyens de défense dans la lettre que nous avons citée, nous répondit qu’il allait en parler au délégué à la guerre, et qu’il espérait que les mesures nécessaires seraient prises pour empêcher l’ennemi de pénétrer plus avant dans Paris. Le général Lacécilia entrant un moment après au