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sédaient de grosses pièces de siège et de marine. La situation était terrible et elle devenait de plus en plus critique. Cette ligne des fortifications était tellement labourée par les obus et les boulets, qu’il était à peu près partout impossible de se maintenir sur les remparts ou sur la route stratégique, et il n’était pas difficile de prévoir que bientôt la garde nationale ne pourrait plus occuper les portes et que ces dernières, à moitié démolies, seraient abandonnées. Il était donc de la plus grande, de la plus urgente nécessité de faire occuper et armer immédiatement les solides travaux de défenses qui avaient été construits en arrière de la ligne d’enceinte des fortifications, afin que si les assiégeants parvenaient à s’emparer d’une porte, ou à ouvrir une brèche, ils ne puissent pas aller plus loin et envahir la place.

Nous ne pouvions nous expliquer pourquoi l’armement que nous réclamions avec tant d’insistance n’était pas encore effectué. Nous redoutions un envahissement par les portes menacées. Cependant tous les officiers supérieurs auxquels nous communiquions nos craintes nous rassuraient en nous disant qu’il n’y avait pas péril en la demeure, que les fortifications ne pouvaient pas être forcées.

Le soir, à la fin de la séance de la Commune, à six heures environ, Dombrowski envoya une dépêche annonçant que la porte du Point du jour était occupée par l’ennemi, sans témoigner de grandes inquiétudes,