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avait adressé une requête semblable au délégué et à la Commission de la guerre.

Mais, hélas ! malgré ces doubles réclamations et plusieurs autres démarches, les lignes stratégiques indiquées n’étaient ni armées ni occupées ; et celles construites pour la défense des portes de Saint-Cloud et d’Auteuil, situées au Point du jour, qui est la partie la plus faible et la plus exposée des fortifications, n’étaient pas encore armées et occupées le dimanche matin, 21 mai, lorsque nous fîmes notre tournée sur ces points si menacés, surtout depuis la prise du fort d’Issy et l’occupation du Bois de Boulogne par les Versaillais.

Le matin, dès cinq heures, la partie des remparts comprise entre la porte de la Muette, celles de Saint-Cloud et de Versailles, que nous avons parcourue, était bombardée à outrance, et ce n’était pas sans un grand danger qu’on pouvait se hasarder sur cette ligne des fortifications. Elle était criblée d’obus, de bombes et de boulets pleins, par les forts du Mont Valérien, d’Issy et de Montretout, qui tiraient à toute volée et avec toutes leurs pièces ; par les redoutes de Châtillon, de Meudon, de Gennevilliers, et par les batteries de siège établies à Clamart, Meudon, à Bagneux, à Sèvres, à Saint-Cloud, à Bellevue, à la Grande Jatte, au Château de Bécon, à Courbevoie et à Asnières, dont un certain nombre avait au moins 70 pièces de fort calibre, et dont la plupart pos-