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étaient aussi barricadées, de manière que la place du Roi de Rome formait un vaste camp retranché. Des pièces de siège et des mitrailleuses devaient être placées derrière les barricades, et des pièces attelées devaient occuper le centre de la place de manière à pouvoir se porter immédiatement aux points les plus menacés. Cette position si importante du Trocadéro non-seulement pouvait empêcher les troupes, qui seraient parvenues à forcer les fortifications du Point du jour à la Porte Maillot, d’envahir la rive droite de la Seine, mais encore ses batteries, dominant la rive gauche, pouvaient écraser les troupes ennemies, qui auraient tenté de s’établir au Champ de Mars, à l’École militaire, sur l’Esplanade des Invalides ; elles balayaient les quais et les ponts des deux rives, depuis la porte du Bas Meudon jusqu’au Pont Neuf ; et si l’ennemi était parvenu à s’emparer de la Cité, de la Préfecture de Police, de la Conciergerie, du Palais de Justice et des casernes environnantes, il en aurait été chassé par les bombes et les obus du Trocadéro.

Un grand cimetière, situé sur une terrasse naturelle entre les barricades de la rue Franklin et l’avenue de la Muette, avait aussi été fortifié et crénelé ; il devait servir de poste avancé et de retranchement solide contre toute attaque venant de la ligne des fortifications du côté du Point du jour.

La place de l’Etoile était tout aussi bien fortifiée