“ Et à l’appui de ce dire, le commandant a ajouté : Ce matin, dans la plaine, j’ai vu, à l’aide de ma longue-vue, un blessé abandonné ; immédiatement j’ai envoyé une femme attachée à l’ambulance, qui, portant un brassard et munie de papiers en règle, a courageusement été soigner ce blessé. À peine arrivée sur l’emplacement où se trouvait ce garde ; elle a été saisie par les Versaillais sans que nous puissions lui porter secours, puis ils l’ont outragée, et, séance tenante, l’ont fusillée sur place.
“ Malgré ces dires, le lieutenant Butin, accompagné du major et de l’infirmier susnommés, a poussé en avant, précédé d’une trompette et d’un drapeau blanc, ainsi que du drapeau de la société de Genève.
“ À vingt mètres de la barricade, une fusillade bien nourrie les a accueillis. Le lieutenant, croyant à une méprise, a continué à marcher en avant ; un second feu de peloton leur a prouvé la triste réalité de cette violation des usages relatifs aux parlementaires et du droit des gens chez les peuples civilisés. Une troisième fusillade a seule pu les faire rétrograder.
“ Ce lieutenant a dû revenir, ramenant ceux dont il était suivi, en laissant au pouvoir des Versaillais dix-neuf morts et soixante-dix blessés.
“ Dès son arrivée, il est venu nous faire son rapport, et j’ai eu hâte de le communiquer à la