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une guerre fratricide. Si leurs supplications n’étaient pas entendues, si leur intervention était repoussée et si une seule balle des soldats de Versailles trouait leurs étendards de paix, tous les frères-maçons s’enrôleraient dans les rangs de la garde nationale quel que soit leur âge, et tous marcheraient d’un même élan contre l’ennemi commun.

Les Francs-maçons, à la tête desquels marche une députation de cinq membres de la Commune, quittent alors l’Hôtel-de-Ville, se dirigent vers la place de la Bastille et suivent ensuite la ligne des grands boulevards jusqu’à l’avenue de la Grande Armée.

Plus de 15 mille Francs-maçons en tenue, décorés de leurs insignes, portant toutes leurs bannières, font partie du cortège, auquel se sont joints presque tous les membres de la Commune et 40 ou 60 mille citoyens. Partout cette manifestation est accueillie par les plus vives sympathies et le plus grand enthousiasme.

Arrivé à l’arc de triomphe de l’Etoile, le cortège de paix est accueilli par une pluie de bombes, une grêle d’obus, que leur envoient les bandits sauvages et cruels, à la solde du gouvernement des traîtres, qui ont livré la France à l’étranger et qui veulent régner encore sur les ruines de Paris.

Un immense cri de “ Vive la Commune ! Vive la République universelle ! ” accueille ce nouvel acte de férocité accompli par les barbares sous les ordres de Mac-Mahon. La colonne s’arrête. Quelques citoyens