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On comprend que la réponse de M. Thiers n’offrait aucune chance de succès, car la garde nationale ne consentirait jamais à déposer les armes, pas plus qu’à accepter la loi municipale réactionnaire élaborée par l’assemblée de Versailles, et l’aumône insuffisante et humiliante que M. Thiers voulait bien dans sa munificence accorder aux ouvriers nécessiteux. Aussi la Commune refusa d’entrer en relation avec le gouvernement de Versailles, et fit interdire les réunions des comités conciliateurs.

La Commune, comprenant tous les inconvénients graves qui résultaient du secret de ses séances, se décida enfin à leur donner non pas une publicité complète, mais à publier le procès-verbal de chacune d’elles.

Dans sa séance du 12 avril la Commune a décidé la formation d’un conseil de guerre dans chaque légion de la garde nationale, et réduit le prix des passeports à 50 centimes.

Mais le décret de cette séance qui a produit la plus profonde sensation et qui a eu le plus grand retentissement est le suivant :

“ La Commune de Paris,

“ Considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brutale et de fausse gloire, une affirmation du chauvinisme, une négation du droit international,