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dégradée et vile, vivant depuis vingt ans sous la tolérance de la police, et qui n’est plus qu’une branche, qu’une succursale de la rue de Jérusalem.

En supprimant tous les organes immoraux défenseurs du gouvernement de Versailles, la Commune, en guerre avec ce dernier, ne faisait que se défendre, qu’user du droit de légitimes représailles. Elle ne pouvait raisonnablement tolérer que son ennemi ait des organes, des défenseurs, des partisans dévoués dans l’intérieur de Paris assiégé par Versailles. En agissant ainsi elle ne faisait du reste qu’user de réciprocité.

Le gouvernement de Versailles non-seulement ne tolérait la publication d’aucun journal favorable à la Commune, mais encore il faisait saisir tous les organes républicains-socialistes, dès qu’ils sortaient de Paris. Voici textuellement l’arrêté pris à ce sujet par M. Picard : “ Ordre est donné de saisir tous les journaux expédiés de Paris, et d’en interdire la circulation. ” Tous étaient saisis, les journaux amis n’étaient pas même épargnés.

Mais déjà avant la guerre le gouvernement de la défense nationale avait fait supprimer six journaux populaires. Tous les organes honnêtes et modérés, qui se plaignaient d’être interdits, avaient applaudit pendant dix-huit ans à la suppression de la liberté de la presse. Ils étaient donc mal venus à se plaindre aujourd’hui.

Pendant que Versailles continuait de faire une