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juger les complices de l’ennemi par un jury, mais on les défère à une cour martiale ou on les traite comme espions. C’est donc une grande garantie pour eux que d’être traduits devant un jury composé d’honorables citoyens élus par le suffrage universel. Les gardes nationaux, prisonniers de guerre à Versailles, s’estimeraient très-heureux si on leur offrait de pareilles garanties juridiques. Mais malheureusement le gouvernement réactionnaire de Versailles les traduit par fournées devant ses conseils de guerre, soumis à l’obéissance passive, qui les condamnent sans pitié à mort ou aux travaux forcés, conformément aux consignes qui leur sont données.

D’après la loi sur les otages, lorsqu’un prévenu de complicité avec l’ennemi était reconnu coupable par le jury d’accusation, il n’était condamné ni à mort, ni aux travaux forcés, ni même à l’emprisonnement, ni à aucune peine. Il était seulement retenu en prison jusqu’à la paix, comme prisonnier de guerre, et il n’était soumis aux dangers de la loi des otages que dans le cas où ses alliés, ses partisans, les défenseurs du gouvernement de Versailles, commettaient contre les prisonniers de la Commune de nouvelles cruautés contraires aux lois de la guerre.

Il dépendait donc du gouvernement de Versailles et des chefs militaires que les rigueurs de cette loi ne soient jamais appliquées. Il suffisait pour cela de