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pour mettre un terme, si c’était possible, aux sanglantes et odieuses exécutions des sicaires versaillais, qui versaient le sang de leurs compatriotes, les gardes nationaux de Paris, comme de l’eau.

Il y avait déjà près d’une semaine que les gendarmes de Versailles avaient traîné à la queue de leurs chevaux et massacré les malheureux fédérés qu’ils avaient fait prisonniers ; il y avait déjà plusieurs jours que les horreurs que nous avons racontées avaient eu lieu, que Flourens, Duval et tous leurs courageux compagnons avaient été lâchement assassinés, quand la Commune se décida à voter la loi des otages qui lui a tant été reprochée ; et qui cependant est bien douce et bien équitable à côté de celle sur les cours martiales que M. Dufaure, ministre de la sanglante justice de Versailles, trouvait trop douce et surtout trop peu expéditive.

La loi sur les otages est en effet bien modérée et bien équitable à côté des pratiques barbares des lyncheurs de Versailles, qui mettaient journellement à mort leurs prisonniers, sans même leur accorder la garantie du jugement sommaire que le terrible justicier américain Lynch ne refusait pas aux plus grands criminels.

Vinoy et Galifet, ces bourreaux sinistres, plus chargés de crimes qu’ils n’ont de cheveux, ne faisaient pas même interroger leurs victimes. Ils les faisaient mettre à mort sans les connaître, parce