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infâmes, raconter le viol et l’assassinat des ambulancières et des cantinières, le massacre de centaines de prisonniers de la façon la plus atroce ; des horreurs si épouvantables que seuls les soldats de Versailles, les reîtres de l’Empire échappés des prisons de l’Allemagne et les chouans fanatiques de Charette en étaient capables ; mais nous ne voulons pas affliger trop douloureusement nos lecteurs par le récit de ces carnages repoussants. Les exemples que nous avons cités suffisent pour donner une idée exacte de la férocité et de la luxure des sauveurs de l’ordre.

Toutes ces exécutions sommaires faites au mépris non-seulement des lois de la guerre, mais encore en violation outrageante de tout sentiment d’humanité ; toutes ces atrocités bien faites pour soulever la conscience et pour inspirer non-seulement la plus vive réprobation et la plus grande horreur, mais encore le désir de justes représailles, forcèrent la Commune à chercher un moyen de préserver ses défenseurs, les gardes nationaux de Paris, des massacres, des fusillades et des assassinats auxquels ils étaient exposés lorsqu’ils étaient faits prisonniers.

La Commune hésita longtemps, avant d’entrer dans cette voie de représailles malheureusement trop justifiées, car elle répugnait par instinct, et par un sentiment élevé du respect de la vie humaine, à employer les seuls moyens qui étaient en son pouvoir