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ment, a présenté un projet de loi à l’Assemblée destiné à accélérer la marche de la procédure devant les tribunaux militaires appelés à juger les gardes nationaux prisonniers. L’urgence a été votée ; quoi en effet de plus urgent pour les Versaillais que de fusiller leurs concitoyens ?

Mais ce n’est pas assez pour les bêtes féroces de Versailles de massacrer et de fusiller les prisonniers ; pour elles les vertus sont des crimes ; l’exercice de l’hospitalité, respecté même chez les peuplades barbares, est puni comme le plus grand des forfaits par ces fous furieux, qui ont la sanglante monomanie du carnage.

M. Baratte, paisible habitant de Courbevoie, demeurant route de Saint-Germain, avait recueilli chez lui deux gardes nationaux blessés. Cinq sergents de ville s’en étant aperçu, ont non-seulement fusillé les malheureux malades, mais encore impitoyablement massacré non-seulement M. Baratte, mais encore sa femme et ses deux demoiselles, après avoir fait subir à ces deux dernières les plus honteux outrages sous les yeux de leur père et de leur mère garrottés, qui se tordaient dans les angoisses du désespoir.

Voilà de quels crimes sans nom et sans exemple se sont souillés les défenseurs de l’ordre, du trône et de l’autel ; les soutiens de la famille, de la religion, de la propriété et de la société toute entière.

Nous pourrions citer des milliers d’autres cruautés