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Un autre témoin de faits, à peu près semblables raconte dans l’Indépendance Belge :

“ Les soldats couvraient les prisonniers d’injures et de malédictions. L’un d’eux arrêté en uniforme de soldat de la ligne fut frappé à coups de crosses de fusils.

“ Trois furent fusillés sommairement par les soldats.

“ Même les plus gravement blessés n’obtinrent aucune espèce d’indulgence, mais furent raillés sans pitié. L’animosité n’aurait pu être plus vive.

“ La gendarmerie se montra la moins accessible à la pitié. J’entendis l’un de ses hommes dire qu’il n’était pas besoin de chercher des cordes pour lier les prisonniers, car à la moindre tentative de fuite on les fusillerait.

“ Un autre assurait que les officiers supérieurs seraient fusillés en tout cas.

“ Voici une abominable exécution racontée par le Mot d’Ordre :

“ Vers neuf heures du matin dix-huit gardes nationaux, montés sur deux bateaux, traversent la Seine de Reuil à Chatou, et vont déjeûner chez le marchand de vin. À dix heures, quinze d’entre eux remontent dans les deux bateaux et retournent à Reuil. Le capitaine, un sergent et un garde de la 4me compagnie restent seuls à achever leur déjeûner.