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santes et inhumaines dont il a été témoin qu’il n’a pu dissimuler sa réprobation :

“ Je suis revenu à temps à Versailles, ” dit-il, “ pour voir les entrées des prisonniers. J’ai pu constater avec regret l’attitude exaltée de la foule. Non-seulement elle voulait qu’on mît à mort tous les prisonniers, mais encore elle leur lançait elle-même des pierres. Quant aux spectateurs plus calmes, ils devaient retenir avec soin toute l’expression de la pitié, ne faire aucun appel au respect de la loi et de l’humanité, sous peine de devenir victimes eux-mêmes des fureurs populaires. Des spectateurs ont été maltraités et arrêtés pour avoir eu l’imprudence de manifester un sentiment de pitié.

“ Les femmes surtout étaient ignobles, odieuses ; c’était à faire lever le cœur de dégoût. ”

Voici une autre correspondance sur le même sujet, et qui exprime la même horreur pour la conduite des Versaillais :

Aux Membres de la Commune de Paris.
“ Paris, le 5 avril 1871.

“ J’arrive de Versailles encore tout ému et profondément indigné des faits horribles que j’ai vus de mes propres yeux.

“ Les prisonniers sont reçus à Versailles d’une manière atroce. Ils sont frappés sans pitié. J’en ai vu sanglants, les oreilles arrachées, le visage et le