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la redoute. Mais il fut bientôt isolé au milieu de la retraite générale de son corps d’armée, entouré par plusieurs milliers de Versaillais et fait prisonnier avec sa troupe.

Le général Vinoy, un des colonels complices du guet-apens du Deux-décembre 1851, qui avait gagné ses épaulettes de général en faisant massacrer les défenseurs de la Constitution et de la République, commandait en chef les troupes qui s’étaient emparées du général Duval et de ses soldats.

L’ancien sicaire impérial, aujourd’hui au service de la République, qu’il avait aidé à détruire en 1851, accourut à cheval au devant des prisonniers faits à l’armée de la Commune.

“ Il y a parmi vous, ” dit-il, “ un monsieur qui se fait appeler le général Duval, où est-il ? ”

“ Me voici, ” dit Duval, qui sortit des rangs en même temps que deux chefs de bataillons, qui avaient aussi été interpellés.

“ Si vous m’aviez fait prisonnier, ” dit le général impérialiste, “ m’auriez-vous fait fusiller ? ”

“ Sans hésiter ! ” répondit énergiquement le courageux Duval.

“ Conduisez ces prisonniers dans ce champ et passez-les immédiatement par les armes, ” répliqua le féroce Vinoy, en désignant un terrain voisin.

L’intrépide Duval et ses deux héroïques compagnons s’avancèrent résolument sans sourciller dans