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gouvernement de Versailles ; ils sont même allés à leur rencontre. Ils ont été cruellement désillusionnés.

“ Voyant qu’elles pouvaient impunément s’approcher, les troupes du gouvernement ont profité de ce qu’elles étaient très-près des insurgés et, tout à coup épaulant leurs fusils, elles envoient une volée de balles dans les rangs des Communistes.

“ Il va sans dire que le feu a produit de très-grands ravages ; les gardes nationaux stupéfaits se sont retirés précipitamment, suivis de près par les troupes de Versailles qui, après un engagement très-vif, réussirent à s’emparer de la redoute. ”

Voilà dans toute sa vérité le récit que le correspondant du Daily Telegraph fait de cette odieuse trahison, sans même trouver un seul mot pour la blâmer.

Mais, ce que cet honnête journaliste a oublié de dire, c’est que les traîtres en pantalons rouges qui se sont rendus coupables de cette infamie n’étaient pas des soldats de la ligne, mais d’abjects sergents de ville costumés en fantassins.

Près de 200 des trop confiants gardes nationaux, défenseurs de la redoute, furent tués ou blessés ; 300 hommes du 219e bataillon, parmi lesquels le commandant Henry et les commandants des 105e et 127e bataillons, qui s’étaient ainsi laissé approcher, ont été forcés de mettre bas les armes et faits prisonniers.