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l’environnent, étaient encore au pouvoir de la Commune. Les Versaillais, qui occupaient déjà une partie du plateau de Châtillon, cherchèrent à s’emparer de cette petite forteresse et de ses dépendances, et envoyèrent contre elles la division de Pelle et la brigade Derojo, accompagnées de deux batteries de douze, pour attaquer.

Le bataillon chargé de défendre ces positions ne comptait que 600 hommes ; il opposa la plus vigoureuse résistance aux forces bien supérieures envoyées contre lui, qui l’attaquèrent, le couvrirent d’obus et de mitraille. Il repoussa plusieurs assauts de l’ennemi malgré la canonnade furieuse et la plus vive fusillade.

Les assiégeants, désespérant de vaincre les héroïques défenseurs de Châtillon et de s’emparer de la redoute par la force, résolurent d’employer la ruse.

Voici comment le Daily Telegraph, journal hostile à la Commune et sympathique aux Versaillais, raconte cet incident de la matinée du 4 avril :

“ Les soldats du gouvernement se sont avancés, la crosse en l’air, en criant ‘ Vive la garde nationale ! ’ Cette dernière répondit ‘ Vive la ligne ! ’ et leva à son tour la crosse en l’air. Les communalistes, qui s’attendaient à une défection de la part de la ligne, ont cru voir là une confirmation de leurs espérances. Ils ont laissé sans crainte approcher les troupes du