Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’armée de la Commune était composée, comme nous l’avons dit, de gardes nationaux pères de famille pour la plupart, ayant des enfants et une femme, dont-ils étaient les uniques soutiens ; elle manquait nécessairement de la pratique de la guerre, de l’habitude du feu et de la discipline des armées régulières. Ses officiers n’avaient ni les connaissances militaires que donnent les études, ni l’habitude du commandement, ni l’expérience qui ne s’acquièrent qu’à la longue et par la pratique.

La cavalerie lui manquait complètement ; il en était presque de même du génie, et son artillerie était bien inférieure à celle de ses ennemis, surtout par son personnel et son attelage. Les canonniers étaient pour la plupart des gardes nationaux qui avaient appris d’une manière bien insuffisante le maniement de leurs pièces, et qui n’avaient pas l’habitude des combats. Les conducteurs des attelages ne savaient pas manœuvrer, et les chevaux, en nombre très-insuffisants, n’avaient pour la plupart jamais vu le feu.

C’étaient là de grandes causes d’infériorité pour l’armée de la Commune. Eh bien, malgré cela cette dernière n’avait pas hésité à livrer une grande bataille en dehors des fortifications de la ville, à affronter le feu du Mont Valérien, et à marcher sur Versailles. C’était peut-être une témérité.

Et cependant jusqu’à trois heures de l’après-midi,