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les troupes de Versailles tombèrent dans les rangs des gardes nationaux, au milieu desquels ils jetèrent la confusion et le désordre, tuant et blessant un grand nombre d’hommes ; ils causèrent des pertes d’autant plus regrettables qu’elles provenaient de troupes amies, et firent manquer l’attaque du château et du haut Meudon. Il y a eu un carnage horrible parmi les insurgés, attaqués ainsi par leurs amis et leurs ennemis. À quatre heures les trompettes sonnèrent la retraite, mais le feu de l’artillerie ne cessa pas avant six heures. Un grand nombre de gardes nationaux, quand on donna le signal de la retraite, voulaient continuer de combattre, et se retirèrent furieux derrière leurs retranchements à Issy.

Pendant que ces événements s’accomplissaient un combat acharné avait lieu dans les bois de Clamart occupés par les fédérés, qui ont disputé pied à pied le terrain pendant quatre heures, en offrant leurs poitrines aux balles des royalistes. Ce n’est que pour éviter les effets d’un mouvement tournant des troupes de Versailles qui voulaient les couper que les gardes nationaux se sont retirés avec calme, malgré le feu des batteries de Meudon cachées dans le bois et qui faisaient pleuvoir des obus sur la colonne du général Duval. Prise en écharpe dans un chemin creux elle eut beaucoup à souffrir.

Vers quatre heures les munitions manquèrent ; les soldats de la Commune, debout depuis trente heures,