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eu un peu plus d’expérience et été mieux commandés il n’est pas douteux qu’ils auraient été victorieux.

Leur attaque de Meudon a été faite non-seulement avec beaucoup de courage, mais encore avec une grande habilité. Ils s’avancèrent d’abord en tirailleurs à deux reprises différentes, rencontrèrent la plus vive résistance et ne purent déloger leurs adversaires. Comprenant que cette tactique ne leur réussissait pas, ils se formèrent alors en colonnes, et par une évolution qui ne manquait pas d’habileté, ils tournèrent le viaduc du Val-Fleury et attaquèrent leurs ennemis de flanc pendant que l’artillerie du fort d’Issy protégeait leurs mouvements. Mais la précision du tir des artilleurs du gouvernement de Versailles, dont les canons étaient rangés sur la terrasse de Meudon, leur causait de grandes pertes, les obus pleuvaient sur leurs bataillons et faisaient un horrible carnage dans leurs rangs. Cependant, malgré cela ils maintenaient toujours leurs positions et continuaient d’avancer sur leurs ennemis, qui sont forcés de reculer et de transporter leurs canons sur les hauteurs.

Le succès des fédérés eut été complet sur ce point sans un accident bien malheureux qui leur arriva. Leur batterie, de la redoute des Moulineaux, manœuvrée par des artilleurs inexpérimentés, fut si maladroitement servie et surtout si mal pointée que la plupart des obus qui auraient dû être envoyés sur